Le Premier ministre tunisien Habib Essid a présenté lundi au président de la République Béji Caïd Essebsi la nouvelle composition de son gouvernement qui comporte 24 ministres dont trois femmes et 14 secrétaires d’Etat.
Après une première proposition de gouvernement refusée, le Premier ministre tunisien Hab Essid a présenté une nouvelle composition gouvernementale comprenant Ennahdha (rival de premier plan à Nidaa Tounes, 69 sièges, la formation du président tunisien). Le parti islamiste occupera le ministère de l’Emploi en plus de trois secrétariats d’Etat aux Finances, aux Etablissements sanitaires et à l’investissement.
Écarté au sein de la première composition gouvernementale, le parti « Afek Tounes » (Perspectives Tunisie, 8 sièges au Parlement), l’un des principaux alliés du parti présidentiel (Nidaa Tounes), retrouve finalement une place dans la version corrigée avec trois ministères à savoir l’Investissement et développement, la Femme et les Technologies de la communication.
En ce qui concerne les pouvoirs régaliens, le Chef du gouvernement Habib Essid a maintenu la même composition désignée initialement avec trois indépendants à savoir Mohamed Salah Ben Issa (Justice), Farhat Horchani (Défense) et Najem Gharsalli (Intérieur).
Quant au ministre des Affaires étrangères, il échoit Taieb Baccouche, actuel secrétaire général du parti « Nidaa Tounes ».
Une pareille composition gouvernementale, plus élargie mais surtout carburée par des partis de la droite, ne plaît pas à la gauche tunisienne dont la principale alliance, le Front populaire, maintient sa position pour ainsi constituer, cavalier seul à vrai dire, le principal contrepoids au sein de l’opposition.
Citant des représentants de la société civile tunisienne et des activistes sociaux, certains médias commencent à parler d’éventuels mouvements et actions de protestation à venir suite à la participation d’Ennahdha dans le prochain gouvernement.
Les critiques avancées contre la présence islamiste au sein du nouveau cabinet gouvernementale trouvent leurs racines dans le rendement « décevant » de la Troïka (coalition tripartite dirigée par Ennahdha) tout au long de son règne (2011-2014) où la Tunisie avait fait face à des crises politique, socioéconomique et sécuritaire des plus aigües dans les 23 dernières années.
Mercredi, la nouvelle composition du Chef du gouvernement Habib Essid sera soumise au vote de confiance au Parlement où le nouveau chef de l’exécutif tunisien aura besoin d’une majorité absolue des voix, soit 109 voix sur 217.
Ce vote ne devrait pas poser de problème pour le nouveau gouvernement puisque les quatre partis politiques représentés au sein de ce gouvernement totalisent suffisamment de voix: 86 sièges pour « Nidaa Tounes », 69 sièges pour Ennahdha, 16 sièges pour l’Union patriotique libre ainsi que les 8 sièges du parti « Afek Tounes », soit un total de 179 voix sur un total de 217 possibles.