Avr 12, 2018 Afrique de l'ouest, POLITIQUE 0
Lors d’une réunion du Conseil de sécurité consacrée au Mali, les Nations unies ont annoncé leur intention d’identifier les Maliens « qui font obstruction à la mise en œuvre de l’accord de paix », en vue de leur imposer des sanctions. Une annonce faite le mercredi 11 avril où la France et les États-Unis se sont voulus assez fermes.
Selon l’ambassadeur français à l’ONU, François Delattre, « La France engagera avec ses partenaires dès les prochaines semaines (…) un travail visant à identifier ceux qui font obstruction à la mise en œuvre de l’accord de paix », au regard notamment de « retards conséquents » dans l’application dudit accord signé depuis 2015. Ce travail d’identification va viser « dans un premier temps une série de responsables qui nuisent à l’application de l’accord sur le terrain, notamment par leur collusion avec des groupes terroristes ou des activités de trafic ».
De son côté, Amy Tachco, la diplomate américaine a également laissé entendre qu’« Aucun progrès substantiel n’a été réalisé dans l’application de l’accord » de paix. D’où, a-t-elle précisé, « nous souhaitons travailler avec nos partenaires pour identifier les responsables et prendre les mesures qui s’imposent », évoquant ainsi la perspective de sanctions.
Mais la Chine, elle, a appelé « à un rôle constructif du comité de sanctions » de l’ONU, tout en demandant « à la communauté internationale de respecter la souveraineté du Mali ». Abondant dans le même sens, l’ambassadeur russe adjoint à l’ONU, Dimitri Polyanski dira que « L’utilisation directe de sanctions doit être une mesure de dernier recours ». Selon lui, « Il est de l’intérêt des parties maliennes d’appliquer l’accord de paix » et « le maintien de la sécurité est prioritaire ». Comme son homologue de Bolivie, le diplomate russe a jugé que le « chaos » Sahel était la suite de l’intervention militaire occidentale menée en 2011 en Libye à l’initiative de la France et des États-Unis et qui a conduit au renversement de Mouammar Kadhafi.
Quant à l’émissaire de l’ONU au Mali, Mahamat Saleh Annadif a aussi souligné qu’il était, pour les Maliens, « temps de passer des promesses aux actes en respectant les échéances convenues ». Mais déjà, il reconnaît comme avancées enregistrées par les autorités maliennes, le renforcement de la confiance – au cours des trois derniers mois – entre les parties signataires de l’Accord de paix, l’adoption en février 2018 d’un projet de loi portant création des collectivités territoriales des régions de Ménaka et Taoudéni et la signature le 22 mars 2018 d’une feuille de route pour la mise en œuvre du chronogramme d’actions prioritaires endossé par le Comité de suivi de l’Accord de paix. M. Annadif a également cité comme « réels progrès » les ateliers sur le pré-enregistrement des combattants éligibles au programme de désarmement, de démobilisation et de réintégration tenus à Kidal, Tombouctou, Ménaka et Gao en février 2018.
Présent à la réunion du Conseil de sécurité de ce mercredi 11 avril, le ministre malien des Affaires étrangères Tieman Hubert Coulibaly a défendu l’action de son gouvernement, assurant que « les petits pas » accomplis pour « rétablir la confiance entre les acteurs » étaient « des pas sûrs ».
En rappel, l’accord de paix en question a été signé par le gouvernement malien avec des coalitions de groupes armés en 2015. Il était destiné à mettre fin aux combats mais les rebelles restent très actifs dans le pays.
Mais voilà que des zones entières du Mali échappent encore au contrôle des forces maliennes, françaises et de l’ONU (force de Casques bleus MINUSMA), régulièrement visées par des attaques meurtrières.
Face à cette situation, l’ONU a adopté en septembre 2017, un régime général de sanctions, notamment des interdictions de visas et geler des avoirs à l’encontre des individus et/ou entités identifiées. Puis en fin janvier 2018, le Conseil de sécurité a accordé jusqu’à fin mars aux parties maliennes pour montrer des avancées dans l’application de l’accord de paix, faute de quoi elles s’exposeraient à des sanctions pour obstruction. La menace clairement brandie ce mercredi 11 avril s’inscrit donc en droite ligne de cette mise en garde.
Signalons qu’un scrutin municipal est prévu pour se dérouler durant ce mois d’avril au Mali qui devra organiser aussi une élection présidentielle le 29 juillet.
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