Préparée pour ce grand jour, la police égyptienne, en coopération avec les forces armées, a intensifié sa présence de sécurité sur les places importantes et institutions publiques dans tout le pays, et en particulier sur la place Tahrir dans le centre-ville du Caire, où avaient débuté les manifestations il y a cinq ans.
Le président Abdel-Fattah al-Sisi est entré en fonctions à la mi-2014 après avoir, en tant que chef de l’armée, contribué au retrait du pouvoir de l’ex-président islamiste, Mohamed Morsi à la mi-2013, suite à des manifestations massives contre ce représentant du groupe désormais interdit, les Frères musulmans, alors au pouvoir depuis un an.
La répression des loyalistes de M. Morsi après son retrait du pouvoir a fait plus de 1.000 morts et des milliers d’incarcérations, tandis que les actions terroristes antigouvernementales dans le Sinaï et d’autres provinces du pays ont tué des centaines de policiers et de militaires.
Les Frères musulmans sont le seul groupe à avoir appelé à des manifestations antigouvernementales pour le cinquième anniversaire des manifestations du 25 janvier, mais ils ne sont pas parvenus à mobiliser les foules et quelques manifestations réunissant des dizaines de partisans au Caire, à Gizeh et à Alexandrie ont été facilement dispersées par la police.
« Parfois j’entends des appels à une nouvelle révolution. Pourquoi ? Pourquoi vouloir ruiner le pays ? », A déclaré M. Sisi dans un discours en décembre. « Si ces appels représentent réellement la volonté des Égyptiens, pas besoin de manifester pour la réaliser ».
Lundi, les rues du Caire semblaient inhabituellement calmes et peu fréquentées, comme si un couvre-feu était en place, à l’exception de quelques personnes rassemblées malgré la pluie sur la place Tahrir, brandissant des drapeaux égyptiens et des affiches de M. Sisi pour célébrer l’anniversaire.
Les policiers, déployés partout avec un grand nombre de véhicules blindés, ont partagé des chocolats et des fleurs avec les personnes célébrant l’événement sur la place Tahrir, tandis que la station de métropolitain était fermée pour raisons de sécurité.
Le gouvernement a déclaré que la journée se passait bien, sans affrontements ni explosions signalés. Bien que les manifestations du 25 janvier soient évoquées comme une grande révolution dans la nouvelle Constitution égyptienne, la plupart des partisans de M. Sisi et des loyalistes de M. Moubarak y voient une conspiration pour ruiner le pays et accusent les partisans de la révolution de trahison.
Outre les islamistes, beaucoup de jeunes partisans d’idées libérales qui ont contribué à l’essor de la révolte de 2011 sont actuellement derrière les barreaux pour avoir participé à des marches contre le gouvernement et violé la loi interdisant les manifestations.