La mort de Mandela en ce mois de décembre 2013 a été un deuil, un moment de communion et un temps de méditation en Afrique du Sud, en Afrique et dans le monde. Ses obsèques, qui ont réuni tous les grands de ce monde, ont été aussi une occasion de célébrer des valeurs auxquelles nous sommes tous attachés, mais que beaucoup sont peu enclins à mettre en œuvre. MANDELA a obtenu le prix Nobel de la Paix à OSLO en 1993 pour avoir contribué dans une large mesure à libérer l’Afrique du Sud de l’Apartheid et à instaurer la concorde entre les différentes races et ethnies de cette nation arc en ciel.
En Afrique du Sud et partout ailleurs en Afrique, Mandela a plaidé la paix ; il a pris son bâton de pèlerin comme médiateur dans les crises au Congo démocratique, au Burundi et en Afrique du Sud elle même. Il a prêté sa voix aux sans voix en Palestine et partout en Afrique et dans le Monde.
Malgré des progrès indiscutables au cours de ces dernières années, les crises récentes au Mali, en Centrafrique et au Soudan du Sud sont venues nous rappeler que l’Afrique reste le continent des conflits.
Depuis 1945, 60% des résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies portent sur le règlement des conflits en Afrique. A plusieurs reprises, les nations Unies et l’Union africaine ont déployé des casques bleus dans des pays en crise, dans le cadre des opérations de maintien de la paix. A titre d’exemple, on peut citer l’AMISOM, (Mission de l’UA en Somalie), la MINUAD au Darfour, la MINUL au Libéria, la MINUSMA au mali, l’ONUCI en côte d’Ivoire, la MONUSCO au Congo etc., de même que les interventions de troupes françaises au Mali et en Centrafrique.
Ce n’est donc pas un hasard si le dernier sommet franco-africain des 6 et 7 décembre 2013 à l’Elysée, organisé par le Président français François Hollande, portait sur le thème de la paix et de la sécurité. Le communiqué final est assez explicite sur ce que les gouvernements participants préconisent : conjuguer les efforts pour une paix et une sécurité durable en Afrique.
La paix constitue en effet une composante essentielle du développement, aucun progrès ne peut être réalisé si les conditions minimales de paix et de sécurité ne sont pas réunies. La paix est un facteur majeur de stabilité dans un pays.
Mais pour parvenir à cette paix, il faut également, comme le dit le Pape François, pratiquer la fraternité à tous les niveaux.
Dans son message intitulé « LA FRATERNITE, FONDEMENT ET ROUTE POUR LA PAIX » à l’occasion de la célébration de la 67ème journée mondiale de la paix, le pape François insiste sur cette notion de fraternité.
D’abord, une fraternité à l’échelle des nations en vertu du principe de la charité universelle. Le Souverain Pontife considère qu’il incombe aux nations riches de porter assistance aux nations pauvres, de soutenir ces dernières dans leur développement.
Ensuite, une fraternité économique.Le Pape explique l’origine des graves crises financières et économiques contemporaines par la carence de fraternité dans le comportement des acteurs économiques qui sont mus par des comportements spéculatifs, l’appât du gain facile. Les intérêts économiques individuels ont supplanté l’intérêt général conduisant ainsi à des débâcles financières.
Mais aussi une fraternité à l’échelle des citoyens. Dans son message, le Pape met en exergue que nous devons toujours nous rappeler que nous sommes frères et s’éduquer à ne pas considérer le prochain comme un ennemi ou un adversaire à éliminer.
Enfin, la promotion de la valeur fraternelle.
La fraternité génère la paix sociale, elle constitue le socle de la vie sociétale à travers « les douze pépites d’or » pour « un long chemin vers la liberté ». Les recommandations du pape dans son message et la vie de Nelson MANDELA doivent inspirer chaque jour nos actes, afin que nous puissions donner le meilleur de nous mêmes. Concilier paix, stabilité politique et développement économique est la meilleure façon de contribuer à l’émergence de l’Afrique, c’est le défi qui nous est offert paradoxalement par une figure emblématique qui disparait, et l’autre que nous découvrons.
Abdoulaye BIO TCHANE, président de la firme de conseil ACI, a été Ministre des Finances du Bénin, Directeur Afrique du FMI et Président de la BOAD.
© Notre Afrik N°40, Janvier 2014
Août 04, 2014 0
Nov 18, 2020 0
Nov 18, 2020 0
Oct 06, 2020 0
Juil 20, 2016 0
Mai 10, 2016 0
Mai 10, 2016 0
Nov 18, 2020 0
Alors que dans tous les pays africains la vie a quasiment...Nov 18, 2020 0
Alors que dans tous les pays africains la vie a quasiment...Mai 08, 2019 0
L | M | M | J | V | S | D |
---|---|---|---|---|---|---|
1 | 2 | 3 | ||||
4 | 5 | 6 | 7 | 8 | 9 | 10 |
11 | 12 | 13 | 14 | 15 | 16 | 17 |
18 | 19 | 20 | 21 | 22 | 23 | 24 |
25 | 26 | 27 | 28 | 29 | 30 | 31 |