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Génocide rwandais – 25 ans de prison pour Pascal Simbikangwa
Il risquait la perpétuité. Il écope de 25 ans de prison. Pascal Simbikangwa, ex-militaire accusé de complicité dans le génocide dont le procès est le premier d’un Rwandais en France, a été déclaré coupable vendredi soir par les six jurés populaires et les trois magistrats professionnels de la cour d’Assises de Paris qui ont délibéré durant près de douze heures.
L’ex-capitaine de gendarmerie et membre des services de renseignement du régime Habyarimina échappe à la peine maximale. Alors que le ministère public avait requis de juger Pascal Simbikangwa en tant qu’auteur et non en tant que complice, le jury a décidé de le déclarer coupable de génocide en tant qu’auteur mais coupable de crimes contre l’humanité en tant que complice.
Et ce qui a permis à l’accusé d’échapper à la peine maximale, ce sont les failles du dossier. Un dossier bâti comme un château de cartes qui ne porte que sur des témoignages portés contre son client, avait souligné Me Alexandra Bourgeot, à la défense. L’avocate avait fait naître le doute dans les esprits des jurés quant à la crédibilité de ces témoins. Pas de victime directe à la barre. Juste les « mensonges » des uns et la « lobotomisation » des autres. « Cela n’arrive jamais d’avoir des témoins aussi fragiles. On nous dit : ‘Il faut faire avec’. Mais ce n’est pas possible. Vous devez être suspicieux », a lancé l’avocate.
L’avocat général de la cour d’assises de Paris avait requis mercredi la réclusion criminelle à perpétuité à l’encontre de Pascal Simbikangwa. « L’attitude de l’accusé s’apparente à l’évidence à celle d’un instigateur. Ses ordres directs de filtrer les Tutsis sur les barrières pour les éliminer, la distribution d’armes à feu, confirment que Pascal Simbikangwa était pleinement conscient des tueries et qu’il encourageait les intentions génocidaires du régime », avait martélé l’avocat général, Bruno Sturlese, cité par RFI.
Le premier procès historique sur le génocide rwandais en France s’est donc clôturé après six semaines d’audience, de plaidoiries et de réquisitoire. Le génocide se chiffre à quelque 800.000 morts en 100 jours, entre avril et juillet 1994.
Procès de Pascal Simbikangwa – Ses avocats plaident l’acquittement, verdict ce vendredi soir
- France, génocide, génocide rwandais, Habyarimana, judiciaire, justice, Pascal Simbikangwa, procès, Rwanda
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