Déc 01, 2018 ACTUALITE, Afrique de l'ouest, SOCIETE 0
Une enquête ouverte sur la mort de trois manifestants le 18 juin dans le village de Faraba Banta a livré son rapport dont le gouvernement s’est servi pour sanctionner des policiers, des directeurs d’agences environnementales, et bien plus.
Lors d’une manifestation de protestation contre la présence d’une société minière qui, semble-t-il, opère en dépit des préoccupations environnementales exprimées par les écologistes, des éléments de police ont été déployés. La localité est située à 50 km au Sud de Banjul, la capitale du pays. Dans la foulée, trois personnes sont tombées, après avoir reçu des balles.
Pour voir clair dans cette bavure et administrer éventuellement des sanctions, le gouvernement a ordonné l’ouverture d’une enquête. Le rapport de cette enquête a révélé que « Les éléments de la police d’intervention sur le terrain […] sont responsables de la fusillade sur les villageois et responsables de la mort et des blessures par balles qui leur ont été infligées », selon le secrétaire général à la présidence de la République de Gambie et le ministre de la Justice du pays.
Mieux, les enquêteurs de la commission ont pu établir « avec certitude » que quatre policiers, précisément ASP Musa Fatty, PC Musa Badjie, PC Nuha Colley et Momodou Z Jallow ont utilisé des munitions au moment de l’incident. D’où leur mise aux arrêts avec poursuite judiciaire pour meurtre. Puis, en qualité de supérieur hiérarchique de ces policiers, « le surintendant Babucarr Cham est aussi tenu pour responsable de la conduite de ses hommes », ont précisé les enquêteurs de la commission. Du reste, l’inspecteur général de la police (IGP), Landing Kinteh, le directeur général de la police gambienne au moment des faits, a démissionné trois jours après la mort des manifestants.
Au-delà, le gouvernement a mis fin, le 29 septembre dernier, aux fonctions du chef du village de Faraba Banta, Nuha Kujabi, et dissout le conseil des anciens du village. Le gouvernement a également recommandé au conseil régional de Brikama de dissoudre l’actuel comité de développement villageois de Faraba Banta et de faciliter la création d’une nouvelle entité avec effet immédiat.
Et ce n’est pas tout : le directeur de l’Agence nationale de l’environnement (AEN), Momodou Suwareh, et celui du département de géologie, Abdoulie M. Cham, ont été suspendus pour six mois et privés de salaire car le rapport d’enquête a révélé la non-réalisation d’une « étude d’impact sur l’environnement dans la zone à exploiter, conformément à la loi, avant l’octroi d’un permis d’exploitation à la société ‘Julakay Ltd.’ » et l’inexistence de « garantie suffisante de restauration de la zone minière par Julakay Ltd. après l’achèvement des activités minières comme requis par la loi ». Pire, les deux dirigeants auraient « ignoré les préoccupations du comité de développement du village (VDC) et des résidents concernant les effets néfastes potentiels de l’exploitation mécanique du sable sur l’environnement et les moyens de subsistance, en particulier la culture du riz et les activités indigènes de jardinage dans les zones affectées ».
L’État gambien a également décidé de suspendre la licence de l’exploitant minier Julakay Ltd, qui ne sera plus renouvelée par le ministère en charge de la géologie après son expiration en décembre prochain. Déjà, toutes les activités d’extraction de sable dans le village ont été suspendues jusqu’à ce qu’une évaluation appropriée des incidences sur l’environnement soit réalisée par un consultant indépendant.
A en croire le ministre gambien de la Justice, Ba Tambedou, « Le gouvernement du président Adama Barrow a accepté et appliqué toutes les recommandations de la commission d’enquête, parce que la Gambie est résolument décidée à appliquer la loi et à ne plus accepter l’impunité ».
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