Reda Kateb a remporté le prix Notre Afrik du meilleur comédien
C’est dans un auditorium comble du Théâtre de Namur, en Belgique, que le verdict des différents jurys du Festival international du film francophone (Fiff) de Namur a été dévoilé le vendredi 4 octobre. Une cérémonie fort chaleureuse, épilogue d’une semaine de partage qui aura vu défiler sur les écrans namurois près de 150 productions cinématographiques du monde francophone avec leur lot d’histoires plurielles, leur charge émotionnelle et leurs enseignements pertinents.
Démarré le 27 septembre dernier avec La vie d’Adèle du Tunisien Abdellatif Kechiche, Palme d’or au Festival de Cannes 2013, cette formidable semaine du cinéma francophone aura pratiquement tenu toutes ses promesses. Le Forum francophone de la production (FFP), qui soufflait sa dixième bougie cette année, a ainsi rassemblé, une fois de plus, de nombreux professionnels du cinéma, tandis que la célèbre actrice française Josiane Balasko, consacrée « coup de cœur » de cette 28e édition du Fiff, a effectué une sortie des plus remarquées à Namur.
Et si l’initiative « Clap ou pas cap », qui visait à donner la possibilité à tous de réaliser un petit film de deux minutes sur son téléphone portable, n’est pas allé à son aboutissement en raison notamment de difficultés techniques, ce projet ne reste pas moins sur les tablettes des organisateurs qui pensent déjà à parfaire l’essai. D’ailleurs, au-delà de la 29e édition prévue pour fin septembre 2014, les responsables du Fiff – le président Jean-Louis Close et la déléguée générale Nicole Gillet – s’impatientent déjà de donner corps à la symbolique trentième édition qui interviendra en 2015 ! Vivement donc cette 30e fête cinématographique, qui viendra sublimer un rendez-vous majeur et incontournable de l’espace francophone.
Récompenses
En attendant, le jury officiel long métrage de cette 28e édition, présidé par l’actrice et réalisatrice libanaise Nadine Labaki, et qui devait départager 17 films de bonne facture, a décerné le Bayard d’or du meilleur film de cette 28e édition du Fiff à « Child’s Pose (Pozitia Copilului) » de Calin Peter Netzer. Sorti en 2013, cette production cinématographique roumaine de 112 minutes a déjà remporté… l’Ours d’or du meilleur film au Festival de Berlin. Il s’agit donc d’une belle confirmation pour ce drame humain d’une grande sensibilité. En remportant le Bayard d’or du meilleur film au Fiff de Namur, « Child’s Pose » rafle aussi une superbe cagnotte dédiée à la distribution : 10 000 euros de la RTBF pour l’achat des droits TV ; 7 500 euros du Fiff et 5 000 euros de la Sabam pour aider à la distribution en Belgique ; 7 500 euros de TV5 Monde pour accompagner le premier distributeur qui s’engagera à sortir le film en salle dans l’un des pays francophones appartenant à l’OIF, hors du pays d’origine.
Le jury a également été séduit par « L’escale » de Kaveh Bakhtiari, une production franco-suisse à qui il a attribué son prix spécial. Nicole Gillet, la déléguée générale du Fiff, en a fait, elle, à la fois son coup de cœur et son coup de gueule. Car les morts de Lampedusa de ce début octobre lui rappellent malheureusement qu’au bout de l’escale, sujet de ce film qui traite avec hauteur de ce phénomène récurrent de l’immigration, « l’attente de papiers, de contacts et du passeur » peut déboucher ensuite sur une issue fatale. « L’escale » met donc magistralement le doigt sur une problématique très actuelle et mérite incontestablement le détour.
Notre Afrik était là…
Le magazine Notre Afrik n’était pas en reste au cours de cette 28e édition du Fiff. Partenaire majeur de l’évènement, le panafricain basé à Bruxelles et qui place « l’Afrique au cœur de l’info mondiale » a récompensé, comme les années précédentes, le meilleur comédien du festival désigné par le jury. Et pour cette 28e édition, c’est l’acteur français Reda Kateb qui enlève ce Bayard, doté d’une enveloppe de 1 000 euros, pour son interprétation dans le film « Gare du Nord » de Claire Simon (France/Québec). Ce film de presque deux heures (1h59), sorti le 4 septembre 2013, est une véritable leçon de vie et une célébration du quotidien. Vie de la gare du Nord, à Paris, « une bulle que tous traversent, Français, immigrés, émigrés, voyageurs, fantômes… », mais aussi quotidien de milliers de vies qui s’y croisent. Et c’est là, à ce « carrefour où chaque vie passe vite et disparait », que les histoires et les destins d’Ismaël, Mathilde, Sacha et Joan vont s’entrecroiser.
Très heureux d’avoir été « honoré par ce prix », l’acteur a salué la contribution de Notre Afrik pour «l’émergence d’une Francophonie des valeurs et des peuples ». Déjà, dès l’ouverture du festival, le magazine panafricain a convié plusieurs personnalités et invités, ainsi que des ressortissants de la diaspora africaine en Belgique à une soirée toute… africaine. L’occasion était alors belle pour souligner le rôle prépondérant du cinéma comme vecteur d’intégration et de développement. En accompagnant le Fiff, à l’instar d’autres manifestations cinématographiques, Notre Afrik porte résolument, ainsi qu’il s’y est engagé depuis sa création, l’Afrique qui bouge, qui avance et qui gagne…
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