Après le lancement, le 4 avril à Brazzaville, d’une opération de lutte contre le phénomène de grand banditisme dit « kuluna » par la police de la République du Congo, des voix s’élèvent pour dénoncer les effets collatéraux de cette action. Certains dénoncent que ces actions visent particulièrement les immigrants illégaux originaires de la République démocratique du Congo (RDC) voisine.
« On est conscient que la majorité de nos frères de la RD Congo sont dans les situations administratives irrégulières. Ce n’est pas une raison pour les autorités policières d’utiliser les moyens brutaux pour les rapatrier », a réagi vendredi Mathias Dzon, dirigeant d’un groupement politique de l’opposition. Cette prise de position corroborait la position des autorités de la RDC. « Il est dommage de voir des policiers à qui l’on a donné des ordres se comporter de cette manière, en violant, pillant, tuant et torturant des paisibles citoyens », s’était plaint l’ambassadeur de la RDC au Congo Brazzaville, Christophe Muzungu.
Le diplomate de la RDC avait évoqué des dérapages qui ont d’ailleurs suscité une réaction de son gouvernement, qui avait dépêché le 10 avril dernier une forte délégation à Brazzaville, composée du vice-ministre des Affaires étrangères, Tunda Yakasendé, et du vice-ministre de l’Intérieur, Egide Ngokoso.
Après une concertation avec la partie congolaise de Brazzaville conduite par le ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation, Zéphirin Mboulou, les deux gouvernements ont décidé de mettre en place une commission mixte composée d’experts de chaque pays. Celle-ci devrait aider à l’encadrement de l’opération de police dénommé « Mbata ya bakolo », ce qui signifie « la gifle des aînés » en langue lingala parlée dans les deux Congo.
Néanmoins, les autorités de Brazzaville, arguant sur la souveraineté de leur pays, paraissent bien déterminées à poursuivre l’opération qui vise à lutter contre le banditisme et l’immigration illégale. « Depuis un certain temps, la plupart des quartiers de notre capitale sont le théâtre de plusieurs actes de vandalismes entraînant parfois mort d’homme. Nous avons initié cette manœuvre pour assainir ces quartiers. Cette opération n’était pas destinée à contrôler seulement les ressortissants de la RDC, mais tous les étrangers qui vivent sur l’ensemble du territoire congolais », a justifié le ministre Zéphirin Mboulou.
Selon les autorités policières de Brazzaville, en effet, le phénomène « Kuluna », caractérisé par des groupes de jeunes criminels armés de machettes, de couteaux, de fourches, de barres à mine et bien d’autres objets et qui exercent diverses sortes de violences sur les habitants, est une pratique qui sévit depuis longtemps dans la ville voisine de Kinshasa. C’est après les opérations « Likofi » (coup de poing en lingala) et « Likofi plus » déclenchées à Kinshasa que ces bandits ont traversé le fleuve Congo pour venir s’abriter et écumer à Brazzaville. « Même si actuellement, on trouve des jeunes brazzavillois parmi les groupes de gangs, cela est tout à fait clair, en voyant leur mode opératoire, que ce sont les bandits de Kinshasa et la violence qui est diffusée à longueur de journée sur certaines chaînes de télévision kinoises qui sont à l’origine de la montée de la violence à Brazzaville », a pensé un jeune étudiant brazzavillois.
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