Entre 1,2 et 1,6 million de manifestants ont défilé dans les rues de Paris ce dimanche après-midi pour une grande marche contre le terrorisme et en hommage aux victimes des attentats de cette semaine dans la capitale française. Une mobilisation citoyenne exceptionnelle a pris des allures de sommet international ce dimanche, quatre jours après l’attentat qui a frappé la rédaction de l’hebdomadaire satyrique Charlie Hebdo. Un rassemblement de masse en hommage aux victimes des attentats de ces derniers jours. En tout, près de 50 chefs d’États et de gouvernements étaient présents. Les Européens Angela Merkel, David Cameron, Matteo Renzi, Mariano Rajoy ont défilé aux côtés de François Hollande, le président français.
C’était au départ un hommage aux victimes de jihadistes revendiqués, à commencer par les irrévérencieux dessinateurs de Charlie Hebdo massacrés mercredi, puis une jeune policière jeudi, et quatre personnes dans une supérette casher vendredi. C’est devenu progressivement un sommet à haute résonance diplomatique.
Présence africaine, aussi, avec les présidents du Mali, du Gabon, du Nigéria, du Bénin. Le Roi de Jordanie est également venu avec son épouse, le président ukrainien et le Premier ministre tunisien étaient eux aussi annoncés.
Ibrahim Boubacar Keita est resté à la droite de François Hollande durant les quarante minutes qu’a duré la marche des personnalités. Un symbole fort puisque la France a été le premier pays à intervenir après le coup d’État suivi de l’offensive islamiste dans le nord du Mali en 2012.
Dans la foule, plusieurs marcheurs d’origine africaine se sont exprimés au micro de BBC Afrique. « Nous sommes venus soutenir ‘l’opération Charlie’. Nous ne pouvons pas céder à la voyoucratie », a réagi un autre manifestant de nationalité congolaise. « En République démocratique du Congo, il se passe pire que ce qui s’est passé ici en France« , a-t-il tenu à souligner. « Ici en France, 17 personnes sont mortes et les gens ont protesté. Au Kivu, en République démocratique du Congo, il y a des milliers de morts », a souligné un autre Congolais.
Un Camerounais rencontré dans la foule à Paris dit pourquoi il a tenu à participer à la « marche républicaine » : « Nous sommes venus manifester contre la barbarie. La barbarie, ça suffit. » Ce manifestant a déploré la présence dans son pays des combattants du groupe islamiste nigérian Boko Haram. « En Afrique aussi, nous avons Boko Haram », a-t-il ajouté.
Par ailleurs, des manifestations de soutien aux victimes des attaques meurtrières à Paris et de dénonciation du terrorisme ont eu lieu ce dimanche dans plusieurs capitales africaines. Comme à Abidjan en Côte d’Ivoire, à Bujumbura au Burundi, à Conakry en Guinée, ou encore au Caire en Egypte.
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