Oct 03, 2013 A MON AVIS 0
En proie à un chaos inouï depuis plusieurs mois, et notamment depuis que la coalition rebelle de la Séléka a forcé, armes aux poings, le président François Bozizé à fuir le palais présidentiel, la République centrafricaine est au centre de toutes les inquiétudes. Bozizé renversé, Michel Djotodia, une fois en place, peine à asseoir son autorité présidentielle, et encore plus à restaurer l’ordre dans un pays qui bascule chaque jour davantage dans des violences tous azimuts entre groupes armés.
Président autoproclamé, installé au pouvoir à Bangui par les rebelles de la Séléka, puis investi chef de l’Etat pour conduire la transition centrafricaine, Michel Djotodia a cependant très vite dû proclamer la dissolution du groupe armé qui l’a fait roi, face aux accusations répétés d’exactions contre la population. Une mesure diversement appréciée, et qui pourrait constituer, si l’on n’y prend garde, la nouvelle étincelle d’un brasier encore plus dévastateur pour le pays, la région et le continent.
Le peuple centrafricain n’en peut plus d’appeler la « communauté internationale » à l’aide, face à la recrudescence des violences interethniques et interreligieuses. Des violences qui ont atteint leur pic, amenant l’ONU et le Comité international de la Croix-Rouge à tirer la sonnette d’alarme. Pendant ce temps, les groupes d’auto-défense sont sur le pied de guerre et des villageois se sont organisés pour riposter. « Le peuple centrafricain se meurt. Nous ne pouvons pas comprendre, en tant que membre de la communauté internationale, et alors que nous sommes en train de traverser des moments difficiles de notre histoire, que cette communauté ne puisse pas prendre ses responsabilités », s’est indigné Mathias Morouba, président de l’Observatoire centrafricain des droits de l’Homme.
Une situation hautement explosive, à n’en pas douter, mais face à laquelle l’Afrique, une fois de plus, témoigne d’une relative impuissance. Incapable hier de prendre les devants et de se faire entendre au Mali, l’Afrique est à nouveau en panne face au drame centrafricain, affichant clairement une absence d’unité et de clairvoyance face à ce feu mal éteint qui continue de brûler. En vain chercherait-on ainsi à lire et à décoder la stratégie de l’Union africaine et de la Commission économique des Etats de l’Afrique centrale sur la crise centrafricaine. Faute de pouvoir ou vouloir mobiliser les ressources et moyens logistiques requis, les pays africains semblent n’avoir rien d’autre à proposer que la distraction du verbe.
Plus circonspect, Idriss Deby du Tchad n’est pas passé par quatre chemins pour stigmatiser cet état de fait. « Si nous ne faisons pas attention, demain cela pourra devenir aussi un sanctuaire de terroristes ou des forces du mal. La France, seule, ne peut pas à mon avis résoudre la crise. Tout est à refaire. Et si on n’y fait rien, demain on pourra être surpris comme on l’a été au Mali. C’est la France qui viendra et après peut-être les autres poursuivront (…) » Idriss Deby ne fait ainsi qu’enfoncer le clou de l’inconcevable reculade du continent, qui prend le pli de toujours s’en remettre à l’Occident, et notamment ici à la France.
Le peuple centrafricain se meurt et, une fois de plus, c’est la France de François Hollande qui s’active au double plan de l’alerte diplomatique et de la réactivité militaire. Le président français n’exclut pas de renforcer ses troupes en Centrafrique, avec l’envoi de 300 soldats supplémentaires, afin de voler au secours — de s’incruster davantage pour avoir la main sur le sous-sol, dénoncent certaines voix — de ce pays qui affiche des signes inquiétants de «somalisation».
La situation centrafricaine était au cœur d’une réunion internationale tenue en marge des travaux de l’Assemblée générale des Nations unies, le 25 septembre dernier. Il faut espérer que le monde se bouge pour sortir de l’impasse ce pays plongé dans une totale déshérence. Il faut aussi espérer que le sursaut africain se manifeste enfin, de façon plus éloquente et pertinente. Quels qu’aient été les acteurs africains ou extérieurs qui ont contribué à semer le chaos en RCA, il appartient aujourd’hui au monde d’apporter secours et assistance aux Centrafricains. Et les peuples africains doivent, plus que les autres, jouer leur note dans cette dynamique.
© Notre Afrik N°37, Octobre 2013
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