Les violences xénophobes qui ont secoué Soweto en début de semaine se propagent à d’autres régions d’Afrique du Sud malgré l’appel au calme du président Jacob Zuma.
Les commerçants et ressortissants d’origine asiatique et d’Afrique de l’Est sont ciblés par des pillages dans les bidonvilles de la banlieue de Johannesburg. Au moins 80 boutiques ont été pillées depuis qu’un commerçant somalien a tué un adolescent qui tentait de le cambrioler lundi soir, selon la police.
Vendredi matin, la police sud-africaine avait annoncé avoir procédé à 153 arrestations. La plupart des personnes interpellées sont accusées de violence publique et ont été déférées vendredi devant la justice.
Une autre personne est accusée de meurtre, et 11 d’usage illégal d’armes à feu, avait précisé le chef de la police provinciale, Lesetja Mothiba lors d’une conférence de presse vendredi matin.
Un calme relatif était revenu vendredi dans le célèbre township où vécurent un temps Nelson Mandela et Desmond Tutu, alors que d’importants renforts de police ont été déployés sur place, a noté Lesetja Mothiba.
Depuis le forum de Davos en Suisse, le président Jacob Zuma a appelé vendredi à un retour à l’ordre.
Une deuxième personne a été tuée mercredi soir à Soweto, mais la police était encore incapable vendredi de dire dans quelles circonstances.
De violentes émeutes contre les étrangers avaient fait 62 morts en Afrique du Sud en 2008. La situation s’est nettement calmée depuis, mais des incidents sporadiques n’ont jamais cessé dans les townships, visant surtout des Bangladais, des Somaliens et des Éthiopiens, dont les magasins sont régulièrement pillés.
Sur la BBC, Marc Gbaffou, le président le de la Diaspora africaine d’Afrique du Sud, a expliqué que la méfiance des migrants ne cessait de croître envers les autochtones depuis le début des événements:
» Les commerçants sont la cible directe parce qu’ils sont dans les bidonvilles, dans des quartiers très pauvres où les populations autochtones les considèrent comme des compétiteurs parce qu’ils tiennent des petits commerces. Mais au-delà, les autres migrants ne sont pas épargnés « .