Oct 12, 2018 Afrique australe, POLITIQUE 0
Des hauts responsables du parti des Combattants pour la liberté économique (EFF) sont cités dans une affaire de corruption. Le parti du tonitruant Julius Malema a ainsi versé dans la corruption qu’il dénonce pourtant et publiquement depuis plusieurs années.
A ce qui se dit, Brian Shimbavu, membre influent de l’EFF, a reçu des pots-de-vin d’environ 16 millions de rands (un peu plus d’un million de dollars) issus de la VBS Mutual Bank, un établissement majoritairement réservé aux Noirs des couches sociales défavorisées en Afrique du Sud. Telle est du moins, la révélation fracassante faite à l’issue d’une enquête diligentée par la Banque centrale du pays qui voulait en savoir davantage sur les raisons des déboires de la banque.
C’est une enquête qui a même mis à nu, l’implication de toute l’instance dirigeante du parti du très influent Julius Malema. En effet, Brian Shimbavu qui se trouve être le frère de Floyd Shimbavu, vice-président du parti, aurait versé à ce dernier la somme de 680 000 dollars (10 millions de rands), tandis que l’EFF aurait touché 88 000 dollars (1,3 million de rands).
Le rapport de cette enquête fait également état de détournement de 2 milliards de rands impliquant d’anciens dirigeants de VBS et de son principal actionnaire, Vele Investments. Y compris certains responsables locaux du Congrès national africain (ANC, au pouvoir) à Limpopo. Parmi ces responsables, la vice-présidente, Florence Radzilani et le trésorier, Danny Msiza.
Dans la foulée de ces révélations, le parti de Julius Malema a publié un communiqué dans la soirée du mercredi 10 octobre, appelant à l’ouverture de poursuites judiciaires à l’encontre des personnes et organisations impliquées dans « la fraude à la VBS ». Puis, le lendemain, jeudi 11 octobre, le directement mis en cause, Brian Shimbavu, a publié une déclaration aux termes de laquelle il menace de porter plainte pour « diffamation ».
Le moins que l’on puisse dire, c’est que ces révélations vont chaudement alimenter le débat sur la lutte contre la corruption en Afrique du Sud. Le parti EFF pourrait en prendre un coup dure par perte ou baisse de crédibilité aux yeux de l’opinion dans le cadre de la traque à la corruption qui a coûté à Jacob Zuma, son fauteuil présidentiel avant la fin de son mandat.
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