Sep 24, 2013 Securité maritime en Afrique 0
L’économie mondiale est de plus en plus tributaire de l’efficacité du secteur des transports maritimes et des ports. Depuis la Deuxième guerre mondiale, le commerce par voie maritime s’est énormément développé. Le transport maritime évolue plus rapidement que les flux commerciaux. Toutefois, l’Afrique est restée à la traîne des transports maritimes au cours des quinze dernières années. C’est en l’occurrence le cas de l’Afrique de l’Ouest et du Centre qui accusent un retard important en ce qui concerne les évolutions qui ont une incidence sur le secteur des ports dans le monde.
La part de l’Afrique de l’Ouest et du Centre dans le commerce international reste faible, soit à peine 30% du Produit intérieur brut (PIB) d’une région qui compte au total 332 millions d’habitants. Contrairement à la plupart des autres régions, la concentration portuaire y est limitée. Toujours à l’opposé des autres régions du monde, les ports ouest-africains restent en majorité propriétés de l’État. En termes de volume global du trafic, les quatre premiers ports de la sous-région (Afrique de l’Ouest et du Centre), par ordre décroissant, sont les suivants: Lagos, Abidjan, Dakar et Douala. Ils représentent à eux seuls environ 30% de l’ensemble du trafic portuaire en Afrique de l’Ouest et du Centre.
En termes d’envergure et d’activités, le port de Lagos est le plus important. Le trafic des marchandises y dépasse 30 millions de tonnes par an, ce qui représente environ 55% des activités portuaires du Nigeria (à l’exclusion des terminaux d’exportation d’hydrocarbures) et 25% des activités portuaires des pays membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Les ports d’Abidjan, Dakar, Douala, Tema, Lomé et Cotonou jouent un rôle régional et peuvent s’appuyer non seulement sur l’arrière-pays, mais également sur le trafic de transit pour assurer leur développement.
Les ports de l’Afrique de l’Ouest et du Centre coopèrent à travers l’Organisation maritime de l’Afrique de l’Ouest et du Centre (Omaoc). Créée en 1975 et basée à Abidjan, elle compte vingt-cinq Etats, de la Mauritanie à l’Angola, dont vingt Etats côtiers (parmi lesquels le Cameroun, le Cap-Vert, la Côte d’Ivoire, le Gabon, le Nigeria et le Sénégal) et cinq Etats sans littoral. Son objectif est de servir de guichet unique pour la gestion de toutes les questions maritimes à caractère régional. Mise sur pied à l’initiative du président ivoirien Félix Houphouët-Boigny, son premier secrétaire général fut le Camerounais John Solomon Walla (1968-1990).
INTERACTION
L’Omaoc met actuellement en œuvre cinq principaux projets, dont notamment un Réseau sous-régional intégré de garde-côtes pour la sécurisation des navires, des passagers et des marchandises contre la piraterie, le terrorisme et également la pollution et l’exploitation illégale des zones économiques exclusives des Etats membres de l’organisation. En bonne place, figure aussi la mise en place d’un Fonds maritime régional, en vue de créer un capital de base pour le financement des projets et programmes maritimes sous-régionaux.
Pour le développement et la mise en œuvre de sa politique, l’institution s’appuie sur les organes spécialisés que sont l’Association de gestion des ports de l’Afrique de l’Ouest et du Centre (Agpaoc), dont le secrétariat général est à Lagos (Nigeria), ayant pour mission l’harmonisation des politiques portuaires et l’amélioration de la gestion et des opérations portuaires; l’Association des armements africains (3A), dont la présidence est basée à Cotonou (Bénin), ayant pour mission la recherche de la politique la plus appropriée pour l’organisation efficace de la desserte maritime; et enfin l’Union des conseils des chargeurs africains (UCCA), dont le secrétariat général est à Douala (Cameroun), avec pour mission de négocier les taux de fret avec les armateurs et d’étudier toutes les questions relatives à la cargaison.
L’Agpaoc est l’une des institutions les plus actives dans la coopération entre les ports de la CEDEAO et ceux de la CEEAC. Sa mission fondamentale est de renforcer l’unité et l’efficacité de la communauté portuaire à travers la promotion de la qualité et de la performance des services portuaires. Le renforcement des capacités du personnel des ports membres de l’Association et la création des relations avec les entreprises de transport restent les autres objectifs essentiels de L’Agpaoc, qui en est à son neuvième secrétaire général.
MODERNISATION
En 2008, le Sénégalais El Hadji Mar Gueye avait pris la succession de la Camerounaise Mireille Backo, qui a passé quatre ans aux commandes de l’organisation. El Hadj Mar Gueye, ancien directeur des systèmes d’information au Port autonome de Dakar, économiste de formation et ingénieur informaticien, estimait durant son mandat que «les nombreux projets élaborés au niveau du secrétariat général n’aboutissent que rarement». S’appuyant sur la coopération internationale, il a notamment fait avancer deux projets importants: la formation des pilotes et la question des garde-côtes. Concernant les garde-côtes, il estimait qu’«aucun pays africain, pris individuellement, ne peut faire face à ce problème. La seule solution, c’est de nous mettre ensemble. Il faut des garde-côtes sous-régionaux».
Depuis août 2012, le nouveau secrétaire général de l’Agpaoc est le Ghanéen Michael Achagwe Luguje, diplômé de l’Université maritime mondiale située à Malmö, en Suède. Le défi principal auquel doivent faire face les ports d’Afrique de l’Ouest et du Centre est celui de la modernisation. Une des réponses passe par des concessions à des privés expérimentés comme l’ont déjà fait certains ports (Abidjan, Conakry, Cotonou…) qui ont confié la gestion de leur terminal à conteneurs au groupe français Bolloré. Le programme d’action d’Almaty de l’Agpaoc œuvre aussi à la facilitation des transports en transit entre pays côtiers et pays sans littoral, comme le Burkina Faso, la République centrafricaine, le Mali, le Niger et le Tchad.
En plus de l’intégration sous-régionale, l’objectif à long terme de la coopération est la mise en place de «services maritimes et auxiliaires rentables, avec plus de sécurité, plus de sûreté et moins de pollution».
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